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Salle de traite « Nous avons privilégié les équipements sans surdimensionner l’installation »

Les quatre membres du Gaec des Cariolets (Sylvain Guilbaud, Camille Labedie, René Louérat et Victor Bouhier) ont opté pour une salle de traite de seulement 2x10 postes afin de pouvoir bénéficier d’équipements haut de gamme.

Avec un troupeau de 200 vaches, le Gaec des Cariolets, dans la Loire-Atlantique, a opté pour une salle de traite à 2 x 10 postes. Une dimension de taille restreinte, mais équipée de nombreux outils, pour optimiser le temps de travail.

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Le Gaec des Cariolets, à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), a été fondé en 2019 après la fusion de deux exploitations laitières voisines. Ce regroupement de troupeaux imposait de créer un nouveau bloc de traite afin de loger toutes les vaches sur le même site. Pour éviter de surinvestir, les associés ont réfléchi au meilleur moyen de réorganiser les bâtiments existants, tout en tenant à conserver une large part de pâturage dans l’alimentation. « Nous avons 70 ha de prairies accessibles, dont quelques parcelles un peu éloignées avec, parfois, une route à traverser, explique Sylvain Guilbaud, l’un des quatre membres du Gaec. Installer des robots n’était pas envisageable. Il aurait fallu acheter quatre stalles en tout, ce qui, en termes d’investissement, était bien trop élevé. Cela signifiait aussi la fin du pâturage. Nous avons donc choisi de rester en salle de traite en évitant le surdimensionnement et de trop lourdes factures. Cela nous a permis de bien l’équiper afin d’optimiser le fonctionnement et de gagner du temps au quotidien. »

Un troupeau séparé en deux

Sur le site actuel des laitières se trouvaient déjà une stabulation avec 120 places en logettes ainsi qu’un second hangar pour les génisses. Ce dernier était suffisamment grand pour être aménagé avec 80 places en logettes. Les deux bâtiments étant séparés d’une quarantaine de mètres, les associés décident alors de les relier en créant un nouveau hangar pour abriter la salle de traite, l’aire d’attente et un parc d’isolement. « Dès le départ, nous avons décidé de séparer le troupeau en deux, commente Sylvain Guilbaud. La traite démarre avec les vaches de la grande stabulation, puis, quand il y a assez de place dans le parc d’attente, nous allons chercher celles de l’autre bâtiment. Il ne s’agit pas de deux lots distincts, puisqu’elles se mélangent régulièrement, dans l’aire d’attente ou au pâturage. »

Traite en relais

Le Gaec a opté pour une salle de traite par l’arrière (TPA), de Fullwood Packo, comprenant 2 x 10 postes. Une dimension relativement réduite au regard de la taille du troupeau, mais qui correspond bien à l’organisation des éleveurs. En effet, les associés travaillent souvent en binôme, avec une seule personne à la traite et l’autre qui s’occupe du raclage des couloirs, du paillage des logettes, de la distribution de la ration, de la gestion des veaux, etc. Lorsque la moitié du troupeau environ est passée, les rôles s’inversent. « C’est une traite en relais, à laquelle tout le monde participe. C’est donc moins fatigant, commente Sylvain Guilbaud. Le fonctionnement est désormais bien rodé. Avec 2 x 10 places, cette TPA est bien dimensionnée pour un seul trayeur. Les économies réalisées sur le nombre de postes nous ont permis d’investir dans différents équipements supplémentaires pour gagner du temps et réduire la pénibilité : chien électrique, sortie rapide, alimentation en salle de traite [distributeur automatique de concentrés, ou DAC], plancher mobile, compteurs à lait, analyseurs de lait et plateaux de lavage escamotables. Les vaches ont un bracelet d’identification à la patte qui sert à détecter les chaleurs. Nous avons aussi une porte de tri en sortie de traite pour isoler les animaux dans un box à part. »

L’aire d’attente sur caillebotis a une capacité de 120 places pour un troupeau de 200 laitières. Les vaches sont donc conduites à la traite en deux groupes ce qui leur laisse plus de temps pour s’alimenter. (© D.L.)
Placée à l’arrivée des couloirs de retour, la porte de tri fait gagner un temps précieux en renvoyant automatiquement dans le box à part les vaches que l’éleveur veut isoler après la traite. (© D.L.)
Le plancher mobile est adapté à la taille du trayeur. Les quatre associés se relaient à ce poste. (© D.L.)

Une aire d’attente de 120 places

L’aire d’attente a été dimensionnée pour seulement 120 places, soit la capacité de la plus grande stabulation. En faisant ce choix, les associés ont réduit la surface à aménager et donc le coût de sa construction, ce qui leur a permis d’opter pour une surface en caillebotis plus facile à entretenir. Le chien électrique pousse automatiquement les animaux vers l’avant. Quand la majorité du premier groupe est passée à la traite, l’éleveur disponible va chercher le second lot. « Une aire d’attente, cela coûte cher, et cette surface ne sert que très peu de temps sur une journée, résume Sylvain Guilbaud. En faisant rentrer les animaux en deux fois, nous avons doublé le temps d’utilisation quotidien du parc d’attente. Le transfert prend quelques minutes par jour, et il faut prévoir les portes pour bloquer les couloirs de sortie de traite quand le second lot arrive. »

Favoriser le pâturage

Les éleveurs voulaient aussi favoriser le pâturage. Grâce à l’alimentation en salle de traite, les vaches peuvent repartir immédiatement vers la prairie, alors qu’autrefois elles devaient repasser par la stabulation et attendre qu’une place se libère dans les DAC. Avoir un troupeau séparé en deux groupes offre un autre atout : pendant que les vaches du premier bâtiment sont à la traite, celles qui attendent dans la seconde stabulation peuvent commencer à manger de l’ensilage. Ensuite, c’est l’inverse, les premières sorties ont accès à la ration pendant que le second groupe est transféré vers la traite. La durée passée dans l’aire d’attente est réduite, et les vaches ont donc plus de temps pour s’alimenter.

Porte de tri

La circulation des animaux a également été bien réfléchie pour éviter de perdre du temps. Les deux couloirs de retour après la traite passent de chaque côté du parc d’attente et se rejoignent au niveau d’un petit sas qui aboutit à la porte de tri. Les vaches sont reconnues par leurs bracelets d’activité sur une patte arrière. Grâce à une borne wi-fi placée au niveau de l’aire d’attente, toutes les données des bracelets sont collectées quand le troupeau revient du pâturage. Les vaches potentiellement en chaleur sont automatiquement identifiées et envoyées vers le box d’isolement. « Tous ces équipements nous font gagner un temps précieux au quotidien, conclut Sylvain Guilbaud. À deux personnes, la traite et tous les à-côtés se font en trois heures le matin et en deux heures et demie le soir. C’est tout à fait correct, sans compter que, sur le plan physique, la pénibilité a été réduite. »

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